Tech Noir

C’est peut-être très personnel, mais en cette période où l’incertitude dans l’avenir est vectrice d’inquiétudes et où l’actualité semble dire par tous les moyens que rien ne va plus, j’ai besoin de m’accorder des oasis de réconfort dans la musique. S’évader intérieurement, même temporairement, ne revient pas à s’enfuir mais plutôt à chercher un apaisement nécessaire pour continuer à avancer. Et en ce moment, aucune musique ne me réconforte davantage que celle qui m’évoque des temps plus insouciants – la synthwave.

La synthwave, c’est cette musique (essentiellement au synthé, comme son nom l’indique) inspirée des films de science-fiction, d’action ou d’horreur des années 80 et jusqu’au début des années 90, et qui a évolué depuis les années 2010 sous forme d’hommage à l’atmosphère de cette époque. Genre à part entière et d’une grande variété, dans lequel on retrouve des auteurs ayant parfois à peine connu de leurs propres yeux les années 80, la synthwave est plus qu’une ode à une façon vintage de faire de la musique et renvoie, en vrac, des images de rayons de vidéoclubs bardés de VHS criardes et des échos d’une époque que l’on voit décrite dans des films comme E.T. (1982) de Spielberg ou plus récemment dans la série Stranger Things (débutée en 2016) – une époque où, dans cette vision fantasmée, une certaine insouciance flottait dans l’air. L’anachronisme d’une telle musique faite de nos jours ajoute à la sensation de déconnexion agréable que l’on peut ressentir en se plongeant dans la synthwave – et c’est exactement ce que je vous propose de faire aujourd’hui avec « Tech Noir« , titre issu du premier album du duo britannique Gunship, tout simplement titré Gunship (2015). « Tech Noir« , c’est peut-être le morceau qui pourrait être nommé dans le dictionnaire à l’entrée « synthwave », tant il encapsule tout ce qui fait l’essence du genre. Synthés et chant s’y marient parfaitement – introduits par une narration de John Carpenter, dont l’oeuvre constitue la pierre angulaire de la synthwave moderne – dans une ambiance post-apocalyptique à la Terminator 2 (1991). « Une ambiance post-apocalyptique à la Terminator 2, c’est ça le moment de réconfort ?« , vous demandez-vous sans doute à raison : oui, et c’est certainement tout le génie de la synthwave. Car elle ne vous renvoie jamais exactement dans l’ambiance qu’elle met en avant, mais plutôt à celle, en arrière-plan, de l’époque où vous pouviez louer la cassette du film au vidéoclub. C’était peut-être ce vendredi ensoleillé, cet instant d’insouciance dans autre décennie, avec le contexte qui l’accompagne. A vous de découvrir ce que vous évoque exactement « Tech Noir« , mais parions qu’il s’agira d’un moment agréable, égaré dans le temps – juste ce qu’il vous faut pour bien entamer le weekend.

Bonne écoute, bon weekend et à la semaine prochaine !

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2 réflexions sur “Tech Noir

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