Private Life

1979, île de New Providence, les Bahamas. A l’écart de l’agitation urbaine, sur ce qu’elle décrit comme un « canevas vierge », Grace Jones enregistre l’un des tous premiers albums qui naîtront aux célèbres Compass Point Studios. Localité devenue emblématique de l’histoire musicale de la région, Compass Point Studios verront défiler jusqu’à leur fermeture en 2010 des noms aussi illustres et divers que Brian Eno, Sade ou Iron Maiden. Mais c’est bien Grace Jones qui ouvrit la marche, en cette fameuse année 1979, en débutant l’enregistrement d’un album qu’elle publiera l’année suivante et qui révolutionna sa carrière…

Retour aux sources pour Jones, qui enregistre dans ses Caraïbes natales et infuse dans son oeuvre le groove organique du reggae jamaïcain, Warm Leatherette (1980) signe également la mort du disco dans sa discographie. Si nous avions déjà parlé dans ces pages de l’album de façon assez succincte il y a près de cinq ans, celui-ci cache davantage de pépites qu’il ne veut bien le dire… Et c’est l’une d’entre elles, inédite sur l’album original, que l’on aborde aujourd’hui. Publiée pour la première fois en marge d’une réédition de l’album en 2016, la « version longue #2 » de « Private Life » est un fantastique condensé de Warm Leatherette. Mélange typique de ce que l’on surnommera le reggae chic de Grace Jones, « Private Life » est un titre à la croisée de chemins : d’inspiration fortement rock (le titre est une reprise d’un morceau rock, lui-même d’influence dub, tiré du premier album des Pretenders) mais dans un style purement reggae et dub, le titre incorpore aussi une part substantielle d’électronique new wave. Un groove superposant les textures arides et luxuriantes, qui deviendra la marque de fabrique de l’inénarrable Grace Jones et scellera le succès de sa collaboration avec le génial producteur Alex Sadkin, qui officiera sur les deux volets suivants de sa « trilogie jamaïcaine ». Un document exceptionnel, clair-obscur fascinant entre l’ensoleillement de sa production caribéenne et la sombreur énigmatique de ses paroles, à redécouvrir aujourd’hui dans cette splendide « version longue #2 » exhumée trente-six ans plus tard et culminant désormais à huit minutes…

Bonne écoute, bon weekend et à la semaine prochaine !

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2 réflexions sur “Private Life

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