Alphabet

La semaine est parfaite pour un rock froid ! Et ce n’est pas le choix qui manque, de Joy Division aux premiers albums de The Cure, pour retrouver ce son métallique et morne que l’on a appelé en France la coldwave. Et si nous avons discuté à quelques reprises sur TGIF des écossais de The Twilight Sad, ce n’est pas pour rien : ce petit groupe indépendant est sans aucun doute aussi qualitatif que les illustres exemples précédemment cités. Production au cordeau, idées modernes, musique à la très forte personnalité et identité visuelle reconnaissable entre mille, The Twilight Sad est la relève, 40 ans plus tard, de la coldwave.

Que ferait un groupe aussi excellent et novateur que Joy Division s’il exerçait toujours aujourd’hui ? Il peut sembler indélicat de poser cette question tout autant que d’y répondre. Pourtant, c’est encore le moyen le plus simple de présenter la formation écossaise : si un groupe comme Joy Division exerçait aujourd’hui, il ferait probablement la musique que fait The Twilight Sad. Là où cette réponse est indélicate, c’est dans l’oblitération qu’elle fait de l’inventivité du groupe : loin d’être un calque de Joy Division, le groupe de James Graham est justement tout aussi inventif et original. Avec toujours ces instrumentaux rythmés et froids, menés par ce chant à l’intense accent écossais et aux paroles en forme d’énigmes, The Twilight Sad a de fait développé au fil des années une carrière coldwave plus étoffée que Joy Division ou The Cure, ces deux groupes n’ayant que quelques albums de ce type à leur actif. No One Can Ever Know (2012) est le troisième album du groupe, et leur style est alors très confiant : rock, parsemé d’électronique, riche et aux basses profondes, le son de The Twilight Sad dégage une atmosphère enveloppante comme une brume d’automne. Ce n’est pas « Alphabet« , ouverture de l’album, qui fera dire le contraire…

Bonne écoute, bon weekend et à la semaine prochaine !